Le rythme individuel du jeune enfant en collectivité

Dans ce monde qui s’accélère, qui nous pousse à être toujours plus rapide et où la performance est de mise, le jeune enfant subit lui aussi ce rythme effréné. A la maison, comme à la crèche. Dans un contexte collectif comme la crèche, conjuguant « le tous ensemble » et les besoins individuels de chaque enfant, comment préserver l’enfant ? Comment lui donner la possibilité de faire les choses à son propre « tempo » et le respecter dans ses apprentissages ? Le rythme individuel du jeune enfant en collectivité est une préoccupation majeure d'un grand nombre de professionnels de crèche.

A chacun sa cadence

Respecter le rythme de l’enfant c’est le considérer avec des besoins spécifiques et un rythme qui lui appartient. Hâter un enfant pour finir son assiette, alors qu’il prend son temps ou qu’il n’a pas faim, sous prétexte que les autres ont terminé a-t-il du sens ?

Laisser l’enfant trouver son propre rythme et ne pas le forcer à s’adapter à son camarade plus rapide, c’est le considérer et le respecter.

Le temps du repas implique la notion de plaisir. Se nourrir n’est pas qu’un besoin biologique, c’est aussi une activité à part entière qui demande de l’attention, de la précision et des tentatives.Manger avec plaisir est une des multiples façons de prendre soin de soi. Chaque enfant adopte une cadence qui lui est propre en fonction de ce qui est bon pour lui. Réveiller des enfants pour qu’ils mangent au même service que les autres et éviter deux services c’est imposer un rythme qui convient aux adultes et non à l’enfant.

Certains parents sont très inquiets quant à l’apprentissage de la propreté. A quel âge commencer ? Est-ce trop tôt ou trop tard? Des questions légitimes qui poussent parfois les parents à enfreindre le rythme de leur enfant. Il est important de rappeler qu’il n’y a pas en la matière de règle applicable à tous au même âge.

L’observation des comportements de l’enfant permet de repérer les signes que celui-ci est prêt. Observer c’est considérer avec attention la manière dont l’enfant va s’approprier l’environnement dans lequel il est et dans lequel l’adulte lui offre la possibilité d’agir. C'est ainsi faire en sorte que l’enfant se sente accepté dans le tempo qu’il adopte, compris et non jugé.

Pas à pas

Comparer les enfants, c’est oublier que chaque enfant est unique et donc différent. Pendant que certains jouent les aventuriers sur le plan moteur d’autres vont explorer avant de se lancer pour plus de maîtrise. D’autres encore seront moins habiles à monter, grimper ou sauter, mais manieront aisément le langage.

Les apprentissages se font les uns après les autres dans un ordre propre à chaque enfant, en fonction de ses compétences du moment et du regard confiant et valorisant que l’adulte lui aura accordé.

Poser un regard positif sur les capacités de l’enfant, lui laisser le temps de gravir les étapes, sans le presser, en l’encourageant peut suffire à lui donner confiance en lui.

Marina Lemarié, Formatrice et Consultante petite enfance

 

 

 

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